Modele [Takeshi]

La vie de la nuit était sympathique, attrayante, vraiment décalée par rapport à l'ennui de la vie de la journée.

Kazuki aimait son métier, il aimait changer, faire des choses peu commune mais cette simple activité ne le satisfaisait plus autant qu'au début. Le côté artistique du show n'était plus la seule chose que les gens voyait.
Perversion, sensualité, éveil du désir, dans un sens cela était flatteur... Mais le châtain avait clairement envie de passer à autre chose.

Un jour, au plus grand des hasard, il tomba sur une annonce.

-' Jeune artiste cherche modèle masculin pour photo et peinture de nu.
Rémunération conséquente.'

Proposition plus qu'intéressante.
Il se prépara au mieux.
Chemise légèrement large, short, botte jusqu'en dessous des genoux et une écharpe et c'est patiemment qu'il attendu la venue de cet homme avec qui il avait rendez vous... Chez lui!

1 heure plus tard, quelqu'un sonna et c'est un beau brun ténébreux et mystérieux qui apparut de derrière la porte.
Grand sourire et le plus jeune dit.

-' Takeshi san, je suis Kazuki entrer je vous en prit'

Il s'effaça alors laissant le passage à son interlocuteur qu'il dirigea vers le salon.

-' Vous voulez... boire quelques choses?'

Projet lancé, idée trouvée, annonce affichée.
Si avec ça il ne parvenait pas à boucler son projet dans la semaine, ce serait vraiment la faute à Bouddha. Bref, une fois de retour à son atelier, il finit la chemise qui traînait à côté de sa machine à coudre depuis perpette la galette et l'enfila. Debout devant le conseiller des grâces, il s'admira longuement, inspectant la moindre couture, le moindre angle, la moindre surface, le moindre bout de fil... jusqu'à afficher un sourire satisfait.

- Miroir Miroir magique au mur, qui a beauté parfaite et pure? il laissa un silence et reprit son monologue juvénile avec une voix d'outre tombe. C'est toi, Take-kun... Tes doigts de fées, d'une aiguille armée, et d'un bout de chiffon une merveille est née...

Tout dans la poésie en plus!
Dieu seul savait pourquoi -et peut être Bouddha avait-il lui aussi la puce à l'oreille- Takeshi Yamada, esthète par nature, artiste talentueux et créateur par vocation, était d'une humeur particulièrement joviale ce matin. Gardant sur le dos sa belle chemise bleue et enfilant un sarouel noir, il sortit armé d'une paire de tongues et de lunettes de soleil bleutées après avoir attaché sa longue crinière noire à moitié tressée. Le sac qui pendait à son épaule rassemblait quelques échantillons de son matériel de peinture et un unique appareil photo professionnel pendait à son cou, battant la pulsation régulière de ses pas sur son torse. Bien vite, il arriva à l'appartement que lui avait indiqué l'unique intéressé par téléphone. Il s'arrêta aux pieds du bâtiment et entreprit une brève inspection. Habitations moyennes d'un immeuble moyen dans un secteur moyen... rien à craindre. Il n'aurait pas à se battre pour éviter d'écraser des cafards ni à faire constamment attention à l'éventuelle décoration éventuellement très fragile et précieuse.

Escaliers. Petite aide de la part de la rampe. Il se fait vieux. Une fois arrivé devant la porte d'entrée, il sonna et n'eut pas besoin d'attendre plus de trente secondes pour qu'on vienne lui ouvrir. Un sourire sincère éclaira son visage.

- Bonjour!

Il quitta ses tongues, se retrouvant pieds nus sur le sol impeccable. Tout ce qu'il aimait. Le contact direct, rien de plus agréable.
Il suivit le gentil garçon jusque dans le salon, attardant son regard sur son arrière-train en parfait professionalisme, et répondit d'une voix distraite:

- Un jus d'ananas, si vous avez. Sinon un verre d'eau sera suffisant, je vous remercie.

Ayant détaché ses yeux de l'attrayante silhouette, il regarda l'intérieur de l'appartement. Simple, décoration sommaire, ambiance détendue et pourtant légèrement mystérieuse. L'impression de cacher quelque chose... Quelque chose de peu reluisant... Bof. Surement une impression de sa part. A force de se nourrir d'arts, d'histoires et de mythes, il se perdait dans ses univers fictifs.
Il se tourna vers son hôte avec un sourire amical.

- Si vous avez répondu à mon annonce, je suppose que la nudité n'est pas un réel problème pour vous. Néanmoins si jamais une quelconque posture ou photo vous déplait, n'hésitez pas à me le faire savoir. Brève pause. Réflexion. Reprise. Les premières prises seront faites dans la chambre à coucher, si ça ne vous dérange pas. Euh... pendant que j'y pense... vous vivez seul? Question fondamentale. Si jamais ce n'était pas le cas, il vaudrait mieux pour le photographe que la personne avec qui Kazuki partage son milieu de vie et éventuellement son lit ne soit pas dans les parages ce matin...

Sans doute était ce professionnel, mais l'homme laissa son regard glisser sur le corps parfait de Kazuki, cacher sous ses vêtements certes, mais parfait tout de même.
Il marcha jusqu'à la cuisine, et servi un verre de jus d'ananas à l'homme -l'artiste- qui venait ici pour travailler.

Une fois de retour, ce dernier lui adressa la parole, lui donnant quelques indications et lui demandant quelques choses qui le fit rire.
Heureusement qu'il avait tout ranger chez lui mais bref, le jeune homme laissa l'artiste s'installer et lui dit.

-' Ne vous inquiétez pas, je vis seul et je n'ai pas de petit ami etc qui pourrais être jaloux et risquerais de vous dérangez pendant votre travail'

Sur ses mots, le garçon partit se préparé pour avoir une apparence parfaite.
Il revint de la salle de bain puis après que l'homme eu terminé de se préparé, il grimpa sur le lit enlevant lentement son haut, alors que le photographe le mitraillait de flash.
Il lui faisait prendre des expressions naturelles, sourire, rire, alors que peu à peu ses vêtements tombaient pour que finalement il se retrouve totalement nu face à cet homme, son pierçing au nombril devenant la seule chose qu'il porté encore sur son corps.

-' Vous vouliez que je prenne... Des positions? Lesquelles?'

Les photos colorées s'affichaient sur l'écran de l'appareil numérique au même rythme que tombaient les vêtements du modèle... c'est-à-dire très rapidement. Une fois le petit Kazuki mis à nu, le photographe avala son jus de fruit d'une traite. Du calme. Concentration. Professionalisme. Sang-froid.
Il se sentit défaillir à l'ultime question du jeune homme. Sang-froid, bordel! C'était pas le moment de céder à ses pulsions primaires! Inspiration.

- Ahem... eh bien, si vous permettez...

Le plus vieux défit les draps et poussa doucement le jeune garçon, le forçant à s'allonger. Le contact de sa peau chaude et douce avec ses longs doigts froids lui fit comme une décharge éléctrique. Il déglutit difficilement et ramena un pan de drap qu'il fit glisser entre les jambes de son modèle après avoir légèrement replié l'une d'elles.

- Il faudrait que vous soyez un peu plus cambré.

Continuant ses initiatives auxquelles le concerné ne semblait pas s'opposer particulièrement, il glissa une main sous son dos et le releva pour former un creux. Puis il ébouriffa les cheveux de Kazuki et partit dans la petite pièce d'à côté qu'il avait reconnue comme une sale de bain.

- Le thème de mon projet porte sur la photographie érotique. Mes directeurs de stage m'ont dit que j'étais particulièrement doué dans cette branche. Allez savoir si c'est un compliment ou un reproche, dit-il en riant doucement.

Il revint avec un gant de toilette imbibé d'eau qu'il pressa au dessus du corps du jeune homme. Il étala ensuite l'eau de manière à former une fine pellicule humide qui passerait facilement pour de la sueur, tout en répétant ses tables de multiplication dans sa tête et en visionnant les photos de sa grand-tante hideuse et diabétique...

Kazuki était très attentif aux mots de l'artiste à qui il servait de modèle et ne se débattait pas le moins du monde alors que l'autre le faisait prendre position dans le lit.
Des photos érotiques... D'accord mais pour certaine chose, cela serait difficile car pour parfaitement montrer l'érotisme il faut l'avoir vécu et ce n'était pas le cas du jeune homme.

En tout les cas, le jeune garçon prit parfaitement place sous les draps qui cachèrent son sexe.
Son torse humide, ses cheveux légèrement ébouriffés et son corps cambrer à souhait alors que son regard intense plonger dans les yeux de l'homme en face de lui.

Les lèvres entrouvertes, il prit des positions de plus en plus sensuelles, sa main glissant sur son torse, son visage prenant des expressions de plaisirs, caressant sa peau vierge.
Son regard devait paraître pour une véritable invitation et il murmura.

-' Vous êtes très professionnel... Je me demande ce qui se cache sous ce masque de sérieux....'

Après un moment, il fallu changer de pièce et c'est sous la douche que continuèrent les photos, l'eau coulant sensuellement sur le corps de Kazuki qui murmura -a demi sérieux- un peu pour s'amuser.

-' Pour faire vraiment érotique... Il faudrait être deux non?'

Sous ce masque de sérieux? Il valait mieux pour le petit bout d'ange qu'il ne le sache pas. Il est dit que chaque homme possède sa part de bête... La part de Takeshi, qui ne possédait pas une once de violence ni de cruauté, avait plutôt tendance à se laisser facilement aller aux jeux du plaisir de la chair, ce qui lui avait souvent valu de sérieux problèmes. 7 X 9? 63.
Il arriva bien vite au terme de ses calculs mentaux, et le maître des lieux finit par l'entraîner dans sa salle de bain, exposant son corps nu à l'eau claire. Vint ensuite la remarque qui résonna longtemps... très longtemps... TROP longtemps... dans la tête du photographe. Lequel commença un monologue sans queue ni tête à l'intérieur de son esprit torturé et déchiré entre sa raison et ses envies.

*... trop sex. Ca devrait pas être permis d'être aussi beau. C'est un crime. Quoique... le crime serait plutôt de refuser un corps aussi parfait. Nan nan nan! Oublie ça! Tu t'es déjà fait avoir un paquet de fois comme ça! Rappelle-toi la fois où tu t'es fait tabassé et raquetté par le mec de ce genre de minet... et la fois où t'es tombé sur un collant qui est parti en dépression quand tu l'as largué... et la fois où... bref. Mauvaise idée. Abstinence! Tu te débrouilles pas trop mal en ce moment, t'as même pas couché avec ton directeur de stage, t'es sur la bonne voie! Tu n'as brisé aucun coeur et tu n'as plus aucun bleu, aucune griffure, aucun suçon sur le corps. Mais il faut avouer que son regard ingénu, ses jambes de mannequin... ses belles fesses... NON! Hors de question! N'y songe même pas! Opte plutôt pour une stratégie de repli...*

Le photographe ferma la bouche qui s'était ouverte durant ses divagations spirituelles et s'excusa brièvement. Il choisit de s'éclipser pour prendre l'air. Direction cuisine. Il se versa un grand verre d'eau froide qu'il vida d'un trait. Intense réflexion. Puis il repartit finalement vers la salle de bain. En arrivant il trouva que la chaleur ambiante avait augmenté d'un cran. Il se risqua à retirer sa belle chemise histoire de ne pas transpirer dedans -ce serait dommage étant donné qu'il la mettait pour la première fois- et entrouvrit la cabine ne douche à l'intérieur de laquelle il se glissa. tout sourire, il laissa couler un peu de gel douche dans sa main qu'il passa dans le cou de son modèle, sur ses épaules, sur son torse... jusqu'à ce qu'elles aillent s'échouer son son ventre. Il voulait de l'érotisme? Il en aurait pas. Takeshi ne connaissait que trop bien ce genre de coup fourré... Il ne tomberait pas dans le panneau. Sans compter qu'en tant que photographe professionnel et amant souvent passionné, il savait pertinemment que l'art de l'érotisme de résidait pas du tout sur le nombre, et qu'il était très facile de le simuler.

Une fois que le buste de sa muse fut totalement recouvert de mousse, il coupa l'eau et l'entraîna jusqu'à la baignoire où il l'invita à prendre place.

- A présent voyons ce que notre mannequin a dans le ventre! Sourire espiègle. La règle: seul le haut de votre corps peut être visible, le reste caché dans la baignoire. Je vous laisse improviser. Tout le monde sait que ce genre de tirage est beaucoup plus plaisant lorsqu'on se laisse totalement aller... Aucun sous-entendu, bien sûr!

Pendant un moment, Kazuki sembla troubler le photographe et laissa ce dernier se changer les idées après un moment d'absence... le troublait il à ce point?
Beaucoup d'homme était troubler en regardant le corps de Kazuki, un corps appelant a la luxure, à vendre son âme pour le posséder et pourtant, il rester désespérément pur. Après un moment seul, moment durant lequel il se demanda si il ne devait pas le rejoindre, mais à ce moment là, le photographe réapparut et le rejoins sous l'eau torse nu.
Encore et toujours pour s'amuser le petit mis un peu de mousse sur le nez de l'artiste et alla dans la baignoire, écoutant les nouvelles directives du photographe.
Il joua alors la carte du professionnalisme à son tour et fini par sortir de l'eau après une cinquantaine de clichés.

Il proposa alors un encas au photographe et c'est assis autour de la table de son salon, enrouler dans un peignoir que le modèle discuta rapidement avec l'homme venu faire son travail.
Il montra une grande maturité certes, mais une grande solitude aussi.

-' Au fait, je ne voulais pas vous embêtez tout à l'heure, j'ai des principes je ne m'offrirais pas à un homme que je connais à peine'

Preuve étant faite, il était toujours vierge.

Maintenant, quelques photos sur le canapé, à moitié nu, un regard profond et passionné, plein d'émotions et le tout tourner vers le photographe.
Il aimait particulièrement ce regard que lui porter l'homme qui le prenais en photo.

-' j'aimerais... refaire ce genre de photo... Et d'art, même être peins, ça me plait... Si vous voulez de moi'